En premier, il y a la fascination de constater à quel point les femmes des groupes pouvaient réussir à utiliser ces outils pour gérer leur accouchement. En deuxième, vient mon désarroi face aux récits de violences obstétricales institutionnelles. Enfin, comment leur témoignage et leur vécu m’ont incitée à accoucher différemment.
HYPNOSE ET PRÉPARATION À L’ACCOUCHEMENT EN MILIEU HOSPITALIER
Notre objectif était de leur redonner le sentiment de « contrôler quelque chose » lors de l’accouchement, de leur donner les moyens de traverser ces douleurs autre- ment qu’en les subissant mais plutôt en donnant une autre interprétation de la dou- leur. En résumé, nous voulions les aider à vivre l’accouchement plus sereinement.
Les exercices que nous leur proposions étaient nombreux et variés : respiration et couleurs apaisantes, lieu de res- source, tissu protecteur imaginaire, métaphore du col de l’utérus, métaphore de la tempête, rapprochement des doigts et bulle de tranquillité, technique du poing serré, etc. Nous leur apprenions également des techniques d’autohypnose et d’auto- suggestion permettant de créer des sensations d’analgésie et de dissociation.
EXEMPLE DE TÉMOIGNAGE
Dans un article précédent, nous avons présenté les limitations de l’utilisation de l’hypnose avec les patients souffrant de trouble de stress post-traumatique complexe (TSPT-C). Cet article va maintenant présenter les techniques hypnothérapeutiques utiles voire indispensables avec ces patients, en particulier lors de la phase 1 du traitement, phase dédiée à la stabilisation, la réduction des symptômes et l’apprentissage de la régulation des affects.
La mémoire est une expérience émotionnelle dans l’espace et le temps. « La seule fois où j’ai vu ma mère pleurer, je mangeais une tarte aux pommes », disait Proust. Ce n’est pas seulement la surprise de voir sa mère pleurer qui interpellait l’auteur, mais le fait de se souvenir qu’il mangeait une tarte aux pommes ce jour- là ! La mémoire, allait-il ajouter, « c’est du temps incorporé », du temps inscrit en nous, dans notre corps.
En consultation et au bloc. La chirurgie en ophtalmologie est dominée par l’anesthésie topique. Simple, dosable, l’hypnose, cet outil de travail, se doit d’être enseignée. Or si la chirurgie est dans la majeure partie des cas absolument indolore, le symbole et la valeur émotionnelle de l’œil la rendent très anxiogène.
Pendant mes quarante ans de pratique de médecine générale, combien j’ai pu entendre de brillants élèves crier leur anxiété par leur ventre, et tous ces adultes à la recherche d’un régime sans gluten, sans lactose, et sans tout pour améliorer leur transit angoissé...
Voici le récit d’une thérapie réussie. Ce récit est une reconstruction après coup d’une thérapie. Et le récit après coup d’une thérapie réussie donne l’impression que tout a été magistralement orchestré par le thérapeute. Or, il n’en est rien. Dans cette thérapie, c’est la patiente qui a très intelligemment tracé le chemin. Je n’ai fait que la suivre. Le Dr Dominique Megglé, auprès de qui j’ai appris l’hypnose, dit que lorsqu’on relit les notes d’une thérapie réussie, tout s’enchaîne à merveille.
Qu’est-ce que l’hypnose ? interroge François Roustang, une fois les contours de sa vision du monde tracés. Au sein d’une cosmologie alors dessinée se dévoile l’im- portance de l’hypnose, l’hypnose en tant que phénomène universel, l’hypnose qui conduit à réinterroger radicalement l’es- sence de la thérapie. Mais arrêtons-nous sur le phénomène « hypnose ».
La maternité nous concerne tous. Les couples à la recherche de l’accouchement idéal, la famille élargie. Et les soignants. La maternité est un moment de confrontation aux rêves, elle se doit d’être joie et bonheur. Pourtant difficultés et souffrances peuvent survenir. C’est là que l’accompagnement par l’hypnose déploie son potentiel.
Comment soulager une patiente angoissée qui a des difficultés à supporter certains états de la grossesse comme les nausées, la fatigue, les douleurs ? Que proposer en cas de sciatalgies ou de douleurs ligamentaires ? Répondre à mes patientes que ce qu’elles ressentent est normal ne me satisfaisait pas.
Sage-femme et anesthésiste ensemble il y a plus de dix ans lors de l’accompagnement de Madame L., nous avons constaté le bénéfice de l’utilisation d’interventions hypnotiques en salle de naissance. L’événement relaté ci-dessous nourrit notre réflexion sur l’amélioration de la vie quotidienne en salle de naissance, mais aussi sur le contraste avec le niveau de preuve scientifique donné par les études contrôlées randomisées.
C’est à partir de son expérience professionnelle et personnelle, qu’Isabelle Ignace témoigne. Je m’appuie sur mon expérience d’animation et de création d’un groupe de préparation à la naissance axé sur l’hypnoanalgésie mis en place dans le cadre de l’Unité d’évaluation et de traitement de la douleur et le Service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Robert-Debré Paris, entre 2008 et 2012, pour présenter l’évolution de mon cheminement en tant que soignante, ainsi que mon expérience en tant que femme ayant fait le choix d’un autre type d’accompagnement que celui de l’hôpital pour mes accouchements.
Les cliniciens impliqués dans la grossesse et l’accouchement focalisent habituellement leur attention sur les avancées technologiques et pharmacologiques, et ils sous-estiment fréquemment l’importance que les patients accordent à la communication. Optimiser la communication améliore la satisfaction des patients, réduit les erreurs, les incompréhensions, la détresse des patients et les mises en cause des soignants pour négligence.
Je suis obstétricienne et hypnopraticienne. Je souhaite consacrer cet article à décrire trois rituels d’aide à l’ancrage corporel que j’aime proposer à mes patientes souffrantes. Il s’agit de séances d’hypnose formelle. La séance est suivie d’un apprentissage du rituel parfois simplifié, afin qu’il puisse être répété quotidiennement de façon autonome : auto-hypnose.
Nous voici en plein printemps. La nature se réveille, les rayons du soleil ont repris de la couleur, les oiseaux leur chant et les fleurs nous sourient. Je regarde ma terrasse et je suis terrassé de tristesse : quatre brins d’herbe et un vieux rosier plein de rhumatismes, d’arthrose, tout tordu, dont les branches sont davantage des bouts de bois pour la cheminée que les ambassadeurs d’une verte jeunesse.
La neige fraîche crisse sous les chaussures. Neige blanche, neige chaude dans nos cœurs... Aux pieds, de grosses chaussures, tu sais celles qui me mettent les pieds au chaud, bien à l’abri... celles qui permettent ces longues promenades... Nous, bien accrochés au sol... oui, bien sûr, derrière soi les traces... celles de nos pas...
Cher lecteur, Si dans le précédent numéro nous avons pu mettre les pieds dans le vide de l’angoisse phobique afin d’y rechercher de quoi y prendre appui (le traitement de la phobie à considérer comme ce qui nous relie à vivre), c’est pour permettre au thérapeute lui-même d’accepter de se plonger dans l’inconnu.
Pourquoi ne pas plus utiliser l’odorat en hypnose ? Alors que nous nous appuyons sur les images, les sons, les sensations cénesthésiques, nous délaissons plus sou- vent les odeurs et les goûts (qui dépendent directement de l’odorat). Nous oublions ainsi fréquemment deux de nos cinq sens, alors qu’ils offrent un accès direct à la mémoire et aux émotions et pourraient donc être particulièrement intéressants pour notre pratique.
Interview par Gérard FITOUSSI. Bonjour Martin, pouvez-vous nous parler de votre parcours personnel et professionnel ? Martin Wall : Je suis diplômé en chirurgie dentaire de l’University College de Londres en 1973. J’ai développé une approche globale de la pratique dentaire dans ma ville du Mid Devon. J’exerce maintenant comme maître de conférences et superviseur clinique à l’Université Peninsula de Médecine et Dentisterie.
Compte-rendu par Henri BENSOUSSAN. La première phrase du livre de Jean-Michel Hérin nous dit tout sur le propos de l’auteur : « Ce livre est le reflet instantané de mon cheminement au moment de son écriture, en 2014. » Un peu plus loin, il précise : « Il s’agit simplement d’une réflexion sur la manière dont on observe des expériences, professionnelles ou personnelles, artistiques, des enseignement, des lectures, et dont on les utilise dans la pratique quotidienne. »
Compte rendu par Sophie COHEN. Marc Galy, anesthésiste utilisant l’hypnose dans sa pratique, réunit douze auteurs venus d’univers différents qui écrivent sur cette thématique. Ce petit livre par son format ne l’est pas dans son contenu. Chacun dans sa spécialité nous amène à explorer sa relation au « présent ».