Plus sérieusement, à l’applaudimètre cinq séances plénières ont été particulièrement appréciées : celle du Pr Hugues Duffau, neurochirurgien à Montpellier, celle du Pr Gérard Ostermann, celle du Pr Olivier Cottencin (celles et ceux qui verront là du chauvinisme se trompent : je n’attends aucune faveur !), celle de Jean-Marc Benhaiem, et enfin bien sûr la dernière plénière de Gaston Brosseau qui comme tout artiste tirant sa révérence eut droit à une longue « standing ovation ». D’autres présentations nous ont intéressés et en particulier l’atelier de Vera Likaj qui, réjouissons-nous, dirigera bientôt un cahier thématique dans la Revue.
Deux remarques viennent à l’esprit même si le recul n’est pas suffisant pour « digérer » tout le savoir présenté. La première concerne la place des neuros- ciences. Elles sont présentes dans de très nombreuses présentations et articles, le congrès nous a permis d’être éduqués en la matière par des spécialistes de haut vol, tous particulièrement bons pédagogues. Chacun en fera bon usage dans son domaine de compétence. La deuxième est en rap- port avec la place de tous les outils de réalité virtuelle présentés soit dans les stands, soit lors des présentations. Sans doute certains se précipitent-ils trop vite sur ces outils qui nous éloignent et contredisent tous les messages sur l’importance de la relation dans la pratique de l’hypnose et des thérapies brèves. N’y a-t-il pas usurpation d’identité lorsque certains parlent d’hypnose alors qu’ils ne font que poser un casque de réalité virtuelle sur la tête du patient ?... Nous proposerons avec Sophie Cohen, dans un prochain numéro de la Revue, un résumé de nos petites expériences dans ce domaine.
Le deuxième événement s’est déroulé à Paris à l’initiative de Jean-Marc Benhaiem et de l’institut de formation qu’il dirige : l’AFEHM. Il s’agissait d’une deuxième journée d’hommage et d’étude du travail de François Roustang. Cette journée a été structurée autour de la projection de petites vidéos d’interventions de François Roustang commentées ensuite par de remarquables intervenants, tous ayant été proches de François Roustang. Ainsi furent rappelés tous les éléments importants de son enseignement et de sa pratique, le tout avec sérieux et émotion tant de la part des intervenants que des participants qui pour la plupart ont suivi son enseignement. Faute de place, nous ne retiendrons que deux interventions. Celle de Patrick Richard, anesthésiste réanimateur, qui nous a bien décrit par quelles étapes il était passé avant de bien comprendre et d’intégrer une pratique souvent qualifiée de hors norme. En paraphrasant Simone de Beauvoir, on pourrait dire « on ne naît pas “roustinien”, on le devient ». Retenons aussi l’intervention d’une personne venue voir François Roustang en thérapie et qui, avec brio, nous a fait vivre le point de vue du patient devant le travail du thérapeute. A tous les absents de cette riche et bienfaisante journée, signalons qu’un DVD sera bientôt proposé et à regarder sans modération !
Dans ce numéro, nous vous présentons deux articles très différents. Le premier s’inscrit un peu dans une continuité avec la journée d’hommage à François Roustang : Gilles Marcellot, psychologue de formation, nous parle de séances de super- vision utilisant l’hypnose chez le thérapeute. Dans le second, Marine Guichard, étudiante à la Faculté de Médecine de Lyon, nous présente une enquête sur la perception de l’hypnose dans la société.
Bonne lecture... et selon la formule habituelle : à vos stylos !
Ateliers hypnose lors d’une rencontre de pianistes : quels enseignements pour le soin ? Pianiste confirmée et médecin anesthésiste, j’utilise l’hypnose en anesthésie et au centre douleur CETD du CHU de Rennes. J’ai participé en 2017 puis en 2018 à une rencontre de pianistes passionnés pendant deux mémorables week-ends. Pianistes de tous niveaux, de tous métiers, de toutes régions, nous nous retrouvons du vendredi soir au dimanche dans une ambiance musicale échevelée et bienveillante.
La méthode des trois souffles qui associe les principes de la médecine traditionnelle chinoise et l’hypnose est le fruit d’une longue expérience clinique. Je suis tombée dans le chaudron de l’hypnose médicale presque par hasard, lors d’un congrès de médecine psychosomatique à Paris. En effet, sur le socle de ma carrière en gynécologie-obstétrique, j’avais déjà installé la médecine chinoise avec ses différentes spécificités comme acupuncture, massages et thérapies manuelles.
« Voulez-vous que je vous montre comment nettoyer le ventre ? » Monsieur B. a été opéré d’une perforation de l’intestin grêle compliquée d’une péritonite. A la suite de l’intervention, il est hospitalisé dans l’Unité de soins continus du centre hospitalier de Guingamp. Je suis appelé pour lui pratiquer des séances de kinésithérapie respiratoire.
Le silence. Il suffit que ce soit. Voilà un titre qui paraîtra énigmatique à certains tandis que d’autres entendront peut-être, à la lecture de cette courte phrase, la voix ferme et presque impérative de François Roustang balayant d’un trait toute forme de préoccupation de chacun.
Deux événements ont réuni ce mois de mai de nombreux thérapeutes pratiquant l’hypnose et/ou les thérapies brèves. Le premier, à Montpellier, était le Congrès de la CFHTB. Réunissant environ 1 200 personnes, il a été remarquablement organisé par Isabelle Nickles et a permis à chaque participant de trouver de quoi satisfaire sa curiosité et son désir de perfectionnement.
Enseignement de l’hypnose à l’université Claude-Bernard Lyon 1. Après l’ouverture des diplômes universitaires d’hypnose destinés aux internes dans la plupart des facultés françaises, l’université de Médecine de Lyon a choisi, en 2016, d’élargir le champ de cet enseignement aux étudiants de 2e cycle des études médicales. Sous supervision du Pr Aubrun, des intervenants de toutes spécialités (algologue, réanimateur, gynécologue, kinésithérapeute, IDE...) proposent à ces étudiants une introduction sur l’hypnose, son histoire et ses mécanismes, ainsi qu’une approche plus pratique.
Ou l’hypnose au service du thérapeute dans le cadre de la supervision. L’hypnose à des fins de supervision. Cela a de quoi surprendre. C’est à peine si cette hypnose se débarrasse de son odeur de soufre qu’elle se propose de devenir un outil pour les professionnels du sanitaire et du champ médico-social à des visées de guidance.
Pendant longtemps l’utilisation de l’hypnose dans le grand âge n’apparaissait pas comme une évidence. Et pourtant, quelle meilleure réponse apporter aux patients âgés prenant beaucoup, voire trop de médicaments, fréquemment douloureux, anxieux et faisant face à de nombreuses pertes ? En nous permettant de nous recentrer sur le patient dans sa globalité, en l’accompagnant pour qu’il accède à ses ressources et s’apaise physiquement et psychologiquement, l’hypnose semblerait pourtant pouvoir être une aide précieuse pour nos soins et nos relations avec les patients âgés.
Pour les troubles neurocognitifs au stade sévère (HAPNeSS). Après des années passées auprès des patients âgés, il apparaît que concevoir l’approche globale que nécessite la gériatrie sans l’aide de l’hypnose c’est perdre une partie précieuse de la personne et omettre sa capacité à accéder à ses ressources. Patients âgés n’ayant pas de troubles neurocognitifs ou des troubles neurocognitifs légers à modérés.
En 2015, raconte Myriam, à mon arrivée en Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) spécialisé pour les résidents ayant une maladie d’Alzheimer ou apparentée, j’ai été surprise par les difficultés que mes collègues et moi-même avions pour effectuer de simples toilettes.
L’utilisation de l’hypnose adaptée pour les troubles neurocognitifs au stade sévère (HAPNeSS) auprès des personnes désorientées. Il est parfois difficile pour un psychologue de faire perdurer dans le temps l’impact positif de son intervention sur les troubles du comportement auprès d’une personne ayant un trouble neurocognitif majeur.
Le métier d'infirmier(ière) consiste, entre autres, à pratiquer des soins destinés à maintenir ou restaurer la santé. L’hypnose, dans le cadre de compétence du praticien, devient un outil complémentaire et utile au soin au quotidien. Ainsi la profession infirmière apporte sa « contribution hypnotique » à l’amélioration des soins pour nos aînés.
Alors que la majorité des gens habite les villes, nous voici en pleine campagne. La faute à qui ? A notre interlocuteur qui a la langue qui fourche. En effet, ce n’est pas sur la place principale de votre ville que vous trouvez une fourche sauf si vous devez passer sous les fourches caudines de votre pire ennemi qui, lors du dernier conflit, a eu la malencontreuse idée d’avoir raison et de vous la faire payer.
Je me suis interrogé sur un fait clinique particulier que j’ai observé régulièrement au cours de ces années de pratique. Vous l’aurez certainement aussi rencontré. Il m’est apparu parfois subrepticement, à d’autres moments remarquables, frappants. Il survient en un instant si fugace qu’il pourrait nous échapper aussi facilement qu’il est inversement d’une importance décisive dans le traitement d’un patient.
Professeur de psychologie et de neurosciences à la Baylor University, Texas. Il est rédacteur en chef de l’International Journal of Clinical and Experimental Hypnosis. Gary est aussi directeur du Mind Body Medicine Research Program à la Baylor University avec des bourses du NIH pour des recherches sur les applications cliniques de l’hypnose. Il exerce aussi à temps partiel en cabinet privé.
Le trauma, quelle chose étrange, Steve Haines, Sophie Standing, Çà et là
Le troisième livre de cette collection de BD. Après La douleur et L’anxiété, voici Le trauma. L’auteur décrit avec précisions – toutes les dernières recherches sont citées – les processus en cours lors d’un trauma.
Traité de morale pour triompher des emmerdes, Fabrice Midal, Flammarion/Versilio
Des petits cailloux dans la chaussure, il en est sur tous les chemins. « Ah ! ça n’arrive qu’à moi ! » ; « qu’est- ce que j’ai fait ? » ; « pourquoi ces couacs, ces entraves, ces contrariétés de tout poil tombent toujours sur moi ? ». Des emmerdes, il en est dans toutes les vies.