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CHEMSEX, Trauma et EMDR - IMO.

L’Échelle de mesure «CROIRE EN MOI»

Entre technique d’Exception-Différence-Relation (EDR modèle ACS) et séances d’EMDR-IMO (1), déroulé d’une thérapie en huit entretiens pour « guérir l’intime » d’un patient addict au chemsex et dont il faut « déboulonner » les traumas.



Illustrations : Anne DAYOT
Illustrations : Anne DAYOT
Le chemsex est une pratique sexuelle actuellement en plein essor dans le milieu des hommes ayant une sexualité avec des hommes (HsH). Cette pratique mêle une double addiction au sexe et aux nouvelles drogues de synthèse, généralement dans des contextes de partouzes (« plans »).
Nous voyons apparaître, au vu du plaisir dé* Ployé et de l’endurance obtenue lors de ces contextes, des addictions rapidement ancrées surtout en cas d’injection (« slam »).

Cette pratique devient un enjeu de santé publique même si l’utilisation de la Prophylaxie pré-exposition (PrEP) permettant une prévention des contaminations au VIH est usuelle. Une consultation gratuite et spécialisée chemsex m’est confiée au CSAPA (2) du centre Monceau.
Monsieur X., la trentaine, se présente à ma consultation chemsex, il pleure énormément en parlant de cette tristesse inconsolable, d’une envie de mourir et des traumatismes subis au cours de sa vie (abus sexuels par sa nounou sur plusieurs années lors de sa petite enfance, rejet parental dû à son homosexualité, agression physique par son ex avec qui il est tombé, il y a deux ans, dans le slam, pratique qui consiste à s’injecter des produits de synthèse).

Ayant traversé les océans pour rejoindre la France, passionné de littérature, il a fait des études de comptabilité afin de plaire à son père. Pourtant, il ne rêve que d’écrire et n’est venu ici que pour fuir le jugement et s’épanouir dans son identité HsH assumée. Dès son arrivée il y a trois ans, il trouve un travail en lien avec son diplôme, rencontre un homme dont il tombe fou amoureux et fait la connaissance du chemsex. Ils vont le pratiquer ensemble dès le début de leur relation avec de multiples partenaires. Et après une rupture douloureuse, il maintient cette habitude désormais hebdomadaire et indésirable.

Sur ce premier entretien, il est extrêmement agité, il parle de la déception qu’il a infligée à son père, homme très religieux et de ses phrases qu’il ne parvient pas à effacer : « Je ne peux accepter d’avoir un fils gay, tu peux oublier que tu as une famille... » Il se remémore également la prise de distance de sa mère et se sent coupable de tout cela.

Dès son arrivée , il trouve un travail en lien avec son diplôme, rencontre un homme dont il tombe fou amoureux et fait la connaissance du chemsex.

Illustrations : Anne DAYOT
Illustrations : Anne DAYOT
Après évaluation, il ne présente pas de risque suicidaire et je lui évoque la technique de mouvements oculaires indéniablement utile en cas de psychotraumatisme. S’il décide de revenir, nous pourrons envisager ce traitement s’il en est désireux suite à la présentation de cette méthode. Le fait d’atteindre l’objectif formulé : « je veux croire en moi » permettra selon lui l’arrêt du chemsex qui est devenu désormais le danger à éviter. Croire en lui permettra aussi d’entamer des études de littérature et de « se sentir capable de vivre ».

Au travers du modèle Approche Centrée Solution (ACS) – mon socle de référence depuis de nombreuses années – il est pratiquement toujours possible dès le premier entretien de définir l’objectif des patients rencontrés (l’objectif étant affinable, modulable, réorientable), en commençant en parallèle à tenter une activation des ressources qui soit la plus efficace possible. Activation se devant d’être respectueuse du patient et de sa temporalité, afin qu’il puisse parvenir à dire un jour qu’il n’a plus besoin d’un travail thérapeutique. De plus, la dimension des exceptions au problème est centrale dans ce modèle et son exploration stratégique permet généralement des bénéfices rapides chez le patient.

Lors du deuxième entretien, nous regardons comment nous pouvons commencer à agir sur la consommation de chemsex de M. X. et explorons donc les moments où la consommation le laisse un peu plus tranquille (externalisation pour le sortir de cette identité de « chemsexeur »).
Nous trouvons notamment que l’emploi alimentaire qu’il occupe actuellement l’amène certaines fois à travailler le week-end, ce qui diminue la consommation. Nous convenons qu’il lui est possible (toujours demander l’autorisation du patient) de s’organiser pour travailler sur plus de week-ends, ce qui im* Pactera la fréquence des plans chemsex. Par le suivi que nous entamons, impliquant un regard extérieur, il a pu ne rester que seize heures sur le dernier plan à la place des deux jours habituels.

En observant ce qu’il a fait différemment sur les moments préservés, nous remarquons qu’il lit plus, qu’il a étudié certains textes, s’est fait à manger... M. X., toujours très fragile, aborde sa vie en observant des obligations qu’il se donne sans jamais s’autoriser à prendre du plaisir dans son quotidien. En explorant les bénéfices avec la technique d’Exception-Différence-Relation (EDR modèle ACS) nous obtenons un épaississement de ses compétences (neuroplasticité cérébrale permettant l’utilisation de nouveaux chemins neuronaux). Cela permet également de commencer à décaler le patient de l’intrication identitaire à la consommation. En fin d’entretien, nous convenons d’une tâche d’observation des moments où il parvient à ne pas consommer, à retarder ou abréger un plan. De plus, il accepte une tâche (paradoxale dans le sens de le contraindre au plaisir) qui l’amènera à réserver une heure par jour pour faire des activités lui faisant plaisir.

Nous ferons lors du troisième entretien, environ un mois après, un état des lieux concernant les points d’avancée malgré les difficultés, afin de solidifier et encourager ce qui existe déjà. Nous évaluons aussi les tâches afin de réaxer le travail thérapeutique. Nous pouvons déjà noter des ressources qui s’étoffent et permettent de commencer à mettre le patient sur la voie de l’espoir. M. X. met en avant qu’il réalise avoir fait un pas sur le fait d’être conscient, qu’il voit les points à changer et remarque que la tâche de prendre du plaisir lui a imposé quelque chose qu’il s’interdisait, qui pourtant lui fait du bien, le connecte à lui-même et lui permet d’accompagner la réduction de consommation.

Le chemsex est encore d’actualité mais a fortement diminué... Nous évaluons l’échelle que nous avions posée dès le premier entretien autour de « croire en moi ». Il évalue être à 4/10 sur l’échelle alors qu’il était à 0,5 au premier entretien. Il estime qu’une fois arrivé à 8 sur cette échelle, cela indiquera que notre travail est terminé. Nous en profitons pour épaissir les bénéfices déjà obtenus grâce à la technique EDR ci-dessus évoquée (qu’est-ce que cela change ? comment le remarquez-vous ? comment cela bouge vos pensées, émotions, actions ? qu’est-ce que cela permet qui n’était pas possible avant ?...) = Neuroplasticité cérébrale.

Nous affinons la préparation de la séance d’EMDR - IMO (en plus des notes prises avec son autorisation lors du premier entretien). J’explique le fonctionnement d’une séance, son protocole et préviens des effets secondaires possibles (fatigue, nausée, vomissement, diarrhée, pleurs, colère...). J’insiste sur le fait que cette séance risque d’être extrêmement remuante pour lui, au vu de l’ancienneté et de la place du trauma dans sa structuration psychique. Elle est prévue d’un commun accord au prochain entretien.

Le jour de la séance, ou quatrième entretien. A partir de mes notes, en l’invitant à suivre les mouvements avec ses yeux sans bouger la tête, je lui pose entre chaque mouvement la même question : « qu’est-ce qui vient ? ». En lui ayant précisé auparavant que cela peut être une pensée, une émotion, une sensation, une image, une phrase, un souvenir, un ressenti corporel... Et que nous prenons ce qui vient spontanément.

A l’inverse de mon modèle Socle Orienté Solution, le mouvement oculaire vient entrer dans la douleur traumatique afin de la cibler proprement, la nettoyer et l’aider à cicatriser. Je reprendrai les phrases de mon patient sans modification aucune et l’inviterai pour chacune à pouvoir les répéter dans sa langue maternelle (ce que je fais avec chaque patient qui n’a pas eu comme première langue le français car cela me semble plus propice à « déboulonner » le trauma). Ces phrases formulées telles que son père a pu lui exprimer ou de la manière dont il se dit les choses intérieurement sont notées précisément sans que j’y introduise le moindre changement.

La séance va demander une présence analogique et un étayage forts, tout en veillant à être à la bonne distance, notamment par des mots de soutien (Digital) accompagnés d’un regard bienveillant (Analogique) face à l’émotionnel blessé de mon patient qui prendra une dimension explosive au cours de la séance. Nous utiliserons ci-dessous « MO » pour indiquer chaque fois que nous effectuons des mouvements oculaires.
Je m’assois comme toujours en décalé face à mon patient afin de pouvoir faire les mouvements et prendre des notes sur mon carnet. Nous testons la distance par rapport à ses yeux. Certaines phrases sont répétées plusieurs fois à la suite lors du mouvement.

- Thérapeute : MO + « Mes parents n’acceptaient pas que je sois homosexuel, ils n’ont que la religion dans la tête.
- Patient : Je déteste mon père.
- Th. : MO + « Il me regarde comme un possédé (rebondir avec une phrase récoltée lors de la préparation de la séance).
- P. : Ils ne sont jamais contents de moi, comme si j’étais perdu (M. X. s’agite, il bouge sur son fauteuil).
- Th. : C’est comment dans le corps ?
- P. : Je me sens coincé.
- Th. : Respirez ! Les mains, les pieds, des sensations particulières ? (les patients y ressentent souvent des picotements ou autres sensations lorsque l’on cible bien le trauma).
- P. : Lourd et chaud.
- Th. : OK, on reprend. MO + « Tu peux oublier que tu as une mère...
- P. : Elle a pris ses distances avec moi, je souffre ! (M. X. se met à pleurer).
- Th. : MO + « Je ne peux accepter d’avoir un fils gay, tu peux oublier que tu as une famille...
- P. : Mon père m’a traité de pédé et de fauxcul, je n’oublierai jamais son regard... (M. X. bouge énormément, il pleure et se mouche beaucoup).
- Th. : Je sais que c’est très difficile pour vous de repasser par ces moments, courage, on continue... MO + « Tu es égoïste, tu ne penses qu’à toi...
- P. : Je n’ai pas de famille, je n’aurai jamais de famille (il s’effondre, crie dans sa langue maternelle des insultes adressées à son père).
- Th. : Voulez-vous que je me retourne ? (analogique afin de ne pas lui imposer mon regard).
- P. : Je ne supporte pas qu’on me regarde dans cet état ! (dit-il agressivement, me criant dessus au milieu des larmes et de la morve coulant sur son visage).
Je me retourne en lui demandant s’il veut un verre d’eau.
- P. : Je veux arrêter et partir.
Il se lève dans une agitation qu’il ne peut contrôler, le visage décomposé, en criant des insultes dans sa langue maternelle.
- Th. : Désolée, comme je vous l’avais dit, nous devons continuer afin de traiter le psychotrauma ; maintenant que nous avons ouvert la brèche, il ne serait pas raisonnable de vous laisser partir comme cela. Accrochez-vous... (le soutien doit être infaillible à cet instant afin d’étayer le patient).
- P. : Je me laisse violer, je ne sais pas ce qu’est d’être un enfant “grâce” à cette baby-sitter !
Il se rassoit en acceptant de continuer.
- Th. : Oui, ce que vous avez vécu est totalement injuste... (acceptation de cette réalité traumatique). Courage, nous nous y remettons... MO + « Ils ne sont jamais contents de moi, c’est comme si j’étais perdu.
- P. : Je ne vis que pour les autres, je veux arrêter. Je veux accepter que ce que j’aime et pas pour faire plaisir aux autres... »

La séance durera 45 minutes, M. X. est épuisé et démoralisé, d’où l’importance de prévenir en amont les patients de l’après-séance, des conséquences possiblement difficiles sur plusieurs jours, de pouvoir prévoir quelqu’un de ressource et de l’importance d’aller se reposer après. De nombreux patients chemsexeurs m’ont signalé une sensation identique à une prise de kétamine à la sortie d’une séance d’EMDR-IMO. (Certains ont même pu dire avec humour : « merci pour la défonce gratos ! ».) Mon action en mouvements oculaires étant généralement extrêmement ciblée, elle ne nécessite normalement qu’une séance, sauf en cas de polytraumatismes ou pour certains traumas complexes fortement enracinés. L’utilisation de l’ACS en support permet la mise en place d’un socle thérapeutique solide et fructueux.

Un mois après, lors du cinquième entretien, nous évaluons l’effet du mouvement oculaire sur la problématique du patient, M. X. se dira avoir été extrêmement étonné de ses réactions lors de la séance. Il me présente ses excuses, étant désolé de m’avoir crié dessus, je lui dis qu’il est normal que les choses puissent sortir sous cette forme face à de grandes injustices et qu’il m’arrive régulièrement d’être face à d’intenses réactions de mes patients. Il m’avouera qu’en attendant avant la séance, fort perplexe, il se disait : « je vais faire son truc avec les yeux, ça a l’air de lui faire plaisir... franchement, je n’y croyais pas à ta technique » (je vouvoie M. X. qui oscille entre le vouvoiement et le tutoiement, ce qui est totalement OK pour moi).


Le mouvement oculaire vient entrer dans la douleur traumatique afin de la cibler proprement, la nettoyer et l’aider à cicatriser

Illustrations : Anne DAYOT
Illustrations : Anne DAYOT
Et force est de constater qu’il va vraiment mieux, il met en avant qu’il présente beaucoup moins d’anxiété et que de nombreuses fois, il n’a pas eu envie de prendre des chems. Depuis notre dernier rendez-vous, il n’a fait qu’un seul plan qui a duré moins longtemps, il y a pris beaucoup moins de subs tances et même sous leur effet, il était plus en conscience. Il remarque que depuis le début de la thérapie, les fois où il en a pris, il gère de mieux en mieux et arrive même à dire non. Il sent qu’il se rapproche du bout du tunnel et qu’il a plus de force. « Je commence vraiment à m’en sortir. » Il évoque la question de se faire plaisir, il est radicalement sorti de la culpabilité qui y était associée, il arrive même aujourd’hui à se masturber sans se sentir coupable.

Ces avancées l’amènent ce jour à réévaluer son objectif d’arrêt du chemsex, il se pose la question d’aller sur une consommation régulée et décidée à l’avance (toujours accompagner le patient dans son objectif en lui soulignant dans ce cas le danger que cela peut représenter). Nous recoupons ce désir avec l’objectif thérapeutique posé lors du premier entretien : « croire en moi ». En réutilisant l’échelle, nous sommes à 6, et en explorant ce qui nous permettra d’aller vers le 8 désiré afin de finir la thérapie. Il est évident pour mon patient que nous devons nous pencher sur la relation « toxique » qu’il a pu avoir avec son ex, la séparation violente entraînant une consommation non plus sur le mode du plaisir mais sur celui de la fuite afin d’oublier. Nous préparons donc les prochains mouvements oculaires en récoltant ses douleurs autour de la violence de cette relation et de tout ce que cela impliquait.

Au sixième entretien, nous faisons une séance d’EMDR-IMO essentiellement basée sur le vécu de la violence de l’abandon. Le patient est agité mais moins que lors de la première séance, anticipant sûrement mieux les implications de ce travail. La notion de culpabilité d’avoir accepté l’inacceptable émergera au cours de la séance. A la fin de la séance, et une fois l’orage passé, je lui donne à nouveau des instructions d’évaluation des bénéfices. Bénéfices sur la question de la consommation de chemsex et sur la mesure de l’échelle « croire en moi ». Nous prévoyons de nous revoir comme à l’habitude environ un mois après.

À la séance suivante et septième entretien, M. X. met fièrement en avant qu’il n’a pas consommé depuis deux mois et demi. Nous pouvons donc évaluer que le rapport que mon patient entretient au chemsex a radicalement changé, notamment de par le traitement traumatique. En effet, l’abus sexuel et la réaction de ses parents en apprenant son homosexualité (sans jamais avoir eu connaissance de l’abus) avait, comme souvent, amené la découverte du chemsex comme une solution afin de désintriquer le trauma de la dynamique sexuelle, permettant au consommateur de découvrir un espace de plaisir totalement préservé.
La deuxième séance de mouvements oculaires, en touchant le point d’entrée dans une consommation à vocation d’oubli de la douleur amoureuse, a permis de recentrer le patient sur ses besoins et priorités. M. X. va mieux, tellement mieux, il dit : « maintenant je fais attention aux arbres, aux fleurs, au soleil et au jour bleu... ».

Nous nous concentrons sur la mesure des changements et les ancrons par le questionnement EDR (qu’est-ce qui va mieux ? qu’est-ce que cela change ? qu’est-ce que cela permet qui n’était pas possible avant ? comment s’en rend-il compte ? comment les autres pourraient le percevoir ? qu’est-ce que cela dit de lui-même ? pourquoi ? comment ? quoi d’autre ? et quoi encore ?... avec un balayage sur les émotions, les pensées et les actions).

Ce tissage permet un travail intégratif des bénéfices et leur ancrage en profondeur. Il pourra dire à quel point cela a bougé son niveau d’exigence envers lui-même, en acceptant de prendre du plaisir dans la vie. Il m’avouera qu’il était choqué, bien qu’il ait accepté cette tâche donnée au deuxième entretien, par le fait d’avoir le droit de prendre du plaisir. Le fait d’introduire la dimension du plaisir qu’il s’interdisait, en s’appuyant sur son niveau d’exigence, a permis de reconfigurer son rapport à ces deux points.

Il parle d’une renaissance en arrêtant de penser de manière incessante au passé et envisage même de reprendre des études de littérature. La mesure de l’échelle nous amène à un joli 8,5 qui lui permet de croire en lui et d’être son meilleur allié. La thérapie a bien atteint son objectif selon lui. Nous prévoyons une dernière séance dans deux mois afin de finaliser en sécurité toutes ses avancées.

Sur ce dernier et huitième entretien, M. X. n’a toujours pas refait de chemsex. Il a compris que le moteur de ses consommations était la honte et la culpabilité (sentiments souvent présents dans les traumas sexuels). Il évoque un mouvement intérieur profond, une guérison qu’il n’avait jamais pensé possible ni envisageable. Non seulement aujourd’hui il s’accepte mais se trouve enfin beau, me disant : « tu as guéri mon intime ». Le dernier entretien offre au thérapeute cette image magnifique de l’alignement de la personne ; l’alignement de ses actions sur ses intentions et ses valeurs, ainsi que celui de ses pensées, ses émotions et ses actions. Nous mesurons et ancrons avec les outils de l’ACS afin de le laisser reprendre plus légèrement le cours de sa vie, parvenant désormais à croire en lui.






NOTES
1. ACS : Approche Centrée Solution ;
EMDR :Eye Movement Desensitization and Reprocessing ;
IMO : Intégration par les Mouvements Oculaires.
EMDR - IMO: (appelée aussi EMDR Intégrative) développée par Laurent GROSS dans les années 2007
2. CSAPA : Centre de Soin, d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie

SOPHIE TOURNOUËR



Rédigé le 30/07/2025 modifié le 30/07/2025
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Laurent GROSS
- Formateur en Hypnose Médicale, Ericksonienne et EMDR Intégrative, EMDR - IMO au CHTIP Collège... En savoir plus sur cet auteur




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Rédacteur en Chef: Laurent Gross

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Dernière Mise à Jour du site: 6 Juillet 2025

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