
Nous rapportons le cas d’une femme âgée de 25 ans, primipare.
Dans ses antécédents, on retrouve une agression dans l’enfance, et une agression sexuelle 3 mois avant le début de sa grossesse. Les rapports sexuels sont difficiles, et lors du suivi de sa grossesse aucun toucher vaginal ne sera réalisé. Le travail débute dans la 40ème semaine d’aménorrhée.
Une analgésie péridurale est demandée à l’anesthésiste : la parturiente est présentée comme « immature », la dilatation du col est à 4 cm, la poche des eaux est intacte et la parturiente normotherme. La pose de la péridurale dure 45 minutes en raison de 2 montées du cathéter dans une veine.
Pendant toute la procédure, l’anesthésiste utilise communication hypnotique et hypnose conversationnelle. L’analgésie est ensuite efficace avec l’utilisation de naropeine 1 mg/ml associée à du sufentanil 0,16 mg/ml (débit continu 13 ml/H, bolus 6 ml).
Cependant une heure après la pose de la péridurale, la sage femme signale à l’anesthésiste que la femme est anxieuse vis à vis de son accouchement et que lors de l’expulsion sa présence sera, très probablement, nécessaire pour majorer l’analgésie péridurale. Ceci est fréquemment constaté chez les femmes victimes d’agression sexuelle et/ou présentant un vaginisme (1-2) amenant même parfois à réaliser une extraction instrumentale voire une césarienne devant l’incapacité de la femme de se laisser examiner ou d’être active lors de l’expulsion (2-3-4).
L’anesthésiste propose à cette parturiente (la dilatation du col est à 8 cm) une hypnose afin qu’elle puisse envisager sereinement cet accouchement. Celle ci accepte. La séance comporte trois éléments : 1 – la création d’un lieu de sécurité fictif ayant un lien avec une activité ludique de la patiente. 2 – le recours à une métaphore. 3 – une suggestion post hypnotique proposant de réutiliser l’outil acquis à chaque fois qu’elle en ressentira le besoin.
A fin de la séance, la patiente est très satisfaite de cette expérience, se sent rassurée et sereine. Elle précise même qu’en arrivant au bloc obstétrical quelques heures auparavant, elle n’était pas prête à vivre un accouchement et qu’après, avec ces acquisitions elle se sent prête à en faire 10 (phrase qu’elle répétera de nouveau le lendemain).
Après la séance d’hypnose, le rythme cardiaque fœtal s’est amélioré avec quasi disparition des dip 1. A l’expulsion, aucune réinjection n’est effectuée sur la péridurale (demande fréquente des équipes obstétricales afin d’obtenir une anesthésie complète du périnée et de supprimer toute sensation de cette région pour permettre un accouchement par voie basse).
La femme sera active lors de son accouchement et pendant la phase d’expulsion aidée par des ventouses en raison de troubles du rythme de l’enfant et non par refus de pousser. Conclusions : ce cas clinique nous pousse à dépister systématiquement ces femmes dont la grossesse peut réveiller un syndrome post traumatique pour leur proposer une prise en charge incluant une hypnose.
Objectif :
Rapporter la prise en charge par hypnose pour son accouchement d’une parturiente victime d’agression sexuelle et présentant un vaginisme
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